Cyclisme: qui pour battre Pogacar et autres enjeux pour 2025
Pogacar dominera-t-il autant ? Wout Van Aert va-t-il enfin gagner un Monument pavé ? Y aura-t-il toujours autant de chutes ? Quelles équipes seront reléguées en fin d'année ? Voici les principaux enjeux de la saison 2025 qui débute cette semaine en Australie.
Le patron du peloton, qui a écrasé la saison dernière dans des proportions inédites depuis les années Merckx, ne fera sa rentrée qu'à la mi-février, comme la plupart des stars du peloton.
Mais il y a déjà du beau monde à l'oeuvre cette semaine au Tour Down Under, avant les premières courses en Espagne, puis en France et le début de la saison des classiques où Pogacar a également prévu de poser ses roues. Pour une nouvelle razzia ?
Qui pour battre Pogacar ?
Le Slovène a tellement gagné en 2024 (25 victoires dont le triplé Giro-Tour-Mondiaux) qu'il reconnaît lui-même pouvoir "difficilement faire mieux". Mais le reste du peloton s'attend à une nouvelle campagne d'enfer du leader d'UAE qui peut franchir le cap des 100 victoires en 2025 (il en est à 88). Sur les classiques, Mathieu Van der Poel, vainqueur sortant du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, se pose en principal concurrent. Alors que Remco Evenepoel est une nouvelle fois à l'infirmerie et ne reviendra au mieux qu'en avril, Jonas Vingegaard est, lui, son meilleur rival sur le Tour de France et le Danois l'affirme: "je peux le battre". En attendant, Pogacar aura comme premier grand objectif Milan-Sanremo, un Monument qui lui a échappé jusque-là.
Van Aert enfin récompensé ?
A 30 ans, les années filent pour Wout Van Aert à qui on promet une victoire dans un Monument pavé depuis ses débuts sur le Tour de Flandres en 2018. "Si vous m'aviez demandé à l'époque si j'en aurais gagné un avant 2025 j'aurais probablement répondu que oui", convient le Belge, dépassé depuis deux ans par Mathieu Van der Poel. Malchanceux (chutes, maladies), le coureur de Visma repart au front, sachant que la concurrence est de plus en plus forte. "Je pense toujours avoir un Tour des Flandres ou un Paris-Roubaix dans les jambes. Si j'y arrive ça sera un énorme soulagement. Sinon j'aurais passé du bon temps à essayer de réaliser mes rêves", souligne le Flamand.
Qui sera relégué du World Tour ?
2025 marque la dernière saison d'un cycle de trois ans à l'issue duquel les dix-huit licences World Tour (1re division) sont attribuées pour les trois prochains années. L'enjeu est crucial car faire partie du World Tour offre la garantie de participer à toutes les grandes courses, dont le Tour de France. Deux formations de deuxième division (Pro Tour), Israel PT et Lotto, ont déjà quasiment assuré leur retour dans le gratin.
Pour prendre la direction inverse, Astana est très mal embarqué et deux équipes françaises sont aussi en danger, Arkéa-B&B Hotels, actuellement 19e mondiale, ainsi que Cofidis (18e). Cette dernière a fait un gros effort de recrutement (Aranburu, Teuns,...) pour sauver sa peau. Suffisant ? La chasse aux points UCI sera un fil rouge de la saison.
Un nouveau jeu de massacre ?
La saison 2024 a été marquée par une succession de chutes spectaculaires et, pour ne parler que des plus grandes stars, Wout Van Aert, Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et Primoz Roglic ont tous fini à l'hôpital avec des os brisés. L'intersaison a donné lieu à de nombreux débats sur la manière d'améliorer la sécurité des coureurs, certains militant pour freiner les vélos en limitant par exemple les braquets. L'UCI a lancé en 2023 une structure ("SafeR") pour réfléchir au sujet et, après une période de test, met en oeuvre en 2025 un système de cartons jaunes pour sanctionner des comportements dangereux, avec un système de suspensions à la clé.
Quelle saison pour les Français ?
On fêtera en 2025 les 40 ans de la dernière victoire française sur le Tour de France. Et sauf miracle, il faudra attendre au moins un an de plus pour trouver un successeur à Bernard Hinault. A terme, des coureurs comme Lenny Martinez, expatrié chez Bahrain, ou Paul Seixas, le jeune prodige de 18 ans qui fera ses débuts en World Tour, seront peut-être candidats. En attendant, les Français miseront d'abord sur les courses d'un jour avec des jeunes très prometteurs comme Paul Magnier, Romain Grégoire, Axel Laurance, Kevin Vauquelin ou Axel Zingle. Chez les anciens, Julian Alaphilippe a trouvé un nouveau défi chez les Suisses de Tudor, alors que Romain Bardet espère briller une dernière fois sur le Giro, avant de prendre sa retraite après le Dauphiné en juin.
W.Dixon--MC-UK