Foot: Katoto déplore le manque de "solidarité" des Bleues aux JO (à l'AFP)
Marie-Antoinette Katoto est revenue, dans un entretien à l'AFP, sur la déception des JO et a déploré le manque de "solidarité" entre les joueuses de l'équipe de France, éliminée en quart de finale, durant le tournoi olympique.
Q: Vous avez terminé à la 7e place du Ballon d'Or, êtes-vous satisfaite ?
R: "J'étais très surprise, je n'en revenais pas d'être aussi bien classée. Je pensais plutôt être entre la 20e et la 10e place. C'est bizarre parce que ce ne sont pas mes meilleures statistiques et ma meilleure saison à cause de mon retour de blessure mais c'est mon meilleur classement. Je pense que c'est grâce à cet été, je fais de bons JO même si j'aurais préféré qu'on aille plus loin".
Q: Vous avez été la meilleure buteuse (5) des Jeux olympiques. Quel est votre avis sur cette nouvelle élimination en quart de finale ?
R: "Je l'ai très mal vécue, j'ai mis beaucoup de temps à accepter. Cela a été très difficile car à la fois j'ai eu des félicitations à titre personnel mais cela n'apaisait pas ma douleur, et cela me faisait plus mal qu'autre chose. Je me suis remise en question. Dans le foot on a la chance de pouvoir se rattraper. Il y a un nouveau cycle avec un nouveau sélectionneur, nous sommes tournées vers l'avenir".
Q: Selon vous, qu'est ce qui a manqué aux Bleues ?
R: "Il nous a manqué beaucoup de solidarité, on ne s'est pas fait mal les unes pour les autres sur toute la compétition. Il aurait fallu se mettre plus au service du collectif et moins penser à soi. Nos problèmes sont plus dans la tête".
Q: Depuis votre retour l'année dernière après votre longue blessure au genou, vous semblez avoir pris plus de place dans cette équipe...
R: "Beaucoup de personnes me le disent. J'ai peut-être, sans me rendre compte, pris beaucoup plus le +lead+ lors des JO. Cela n'a pas été forcé, cela s'est fait naturellement parce que je me sentais bien. C'est aussi ce qu'attendait Hervé Renard, il a essayé de me faire prendre plus de responsabilités, de me sortir de ma zone de confort, tout en me laissant ma liberté. J'ai tout fait pour le mettre en oeuvre".
Q: Pensez-vous au brassard de capitaine quand Wendie Renard (capitaine, 34 ans) et Eugénie Le Sommer (vice-capitaine, 35 ans) prendront leur retraite internationale ?
R: "Non, cela ne me correspond pas. Je ne vais pas devenir une autre personne. La dernière expérience que j'ai eue (capitaine des Bleues U20 lors de la Coupe du monde en 2018, ndlr), cela s'est mal passé. Cette question m'a très souvent été posée par mes coachs, mais ce n'est pas quelque chose qui me correspond. Il y a des leaders naturelles comme Wendie Renard. Je laisse cela à celles qui veulent vraiment avoir le brassard et qui pensent avoir ce truc en plus".
Q: Comment décririez-vous le nouveau sélectionneur Laurent Bonadei ?
R: "Il est très bavard (rires), très à l'écoute et dans le relationnel. Dans l'approche, il me fait penser à Olivier Echouafni (ex-entraîneur du PSG, ndlr). Sur le terrain, c'est le travail, la discipline. Il sait ce qu'il veut".
Q: Vous parliez d'un problème "dans la tête" chez les Bleues, comment percevez vous l'arrivée du préparateur mental Thomas Sammut ?
R: "C'est une bonne chose, je pense que cela devrait exister dans toutes les équipes. C'est dommage que ce soit encore tabou en France. Personnellement, j'en ai un qui me suis. J'en ai eu un avant la blessure mais j'étais encore fermée et pas réceptive. Depuis la blessure, j'ai trouvé celui qui me correspond".
Q: La saison dernière, Hervé Renard a tenté de vous aligner aux côtés d'Eugénie Le Sommer. Cette expérience a-t-elle été concluante selon vous ?
R: "Eugénie est une légende. Qu'on soit alignée toutes les deux, qu'elle soit alignée ou que je sois alignée, c'est la même chose. Je la pousserai toujours à donner le meilleur d'elle-même et inversement. Elle m'a beaucoup aidée dans l'ombre cet été par son expérience. Depuis le début de ma carrière, on a très peu joué ensemble et c'est regrettable car j'aime jouer avec de grandes joueuses. La saison dernière, cela aurait pu mieux fonctionner. Si on est amenée à jouer toutes les deux, j’espère que ce sera mieux, cela va matcher et bien se passer d'un coup, c'est tout ce que je souhaite pour les Bleues".
Propos recueillis par Alice LEFEBVRE.
D.Camden--MC-UK