Morning Chronicle - Les députés arrivent à l'Assemblée, incertitudes à tous les étages

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Les députés arrivent à l'Assemblée, incertitudes à tous les étages
Les députés arrivent à l'Assemblée, incertitudes à tous les étages / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

Les députés arrivent à l'Assemblée, incertitudes à tous les étages

Cour d'honneur ouverte, huissiers en rang d'oignons: de premiers députés sont arrivés au Palais Bourbon lundi, "offensifs", "fiers" ou inquiets face aux résultats des législatives et aux nombreuses incertitudes quant au fonctionnement de la nouvelle Assemblée.

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Avant même l'ouverture des portes, à 08H30, le macroniste Karl Olive débarque le premier dans la fraîcheur matinale. Dans la majorité, "ce n'est pas le résultat qu'on attendait" et "tout ne va pas être simple", confie le maire divers droite de Poissy et ancien journaliste sportif, en costume cravate.

Peu après, arrive un nouvel élu parisien Nupes, l'Insoumis Rodrigo Arenas, ancien président de la FCPE, la Fédération des conseils de parents d'élèves de 2018 à 2021.

"Le moins qu'on puisse dire, c'est que la session va être compliquée au vu des équilibres" politiques, reconnaît-il. Outre les questions éducatives, il se fixe comme "combat" la lutte contre le Rassemblement national, qui va pouvoir constituer un groupe de 89 députés.

"J'ai la particularité de venir du Chili. Je suis arrivé ici avec mes parents car c'est un pays dans lequel l'extrême droite a pris le pouvoir de la pire des façons. C'est un vrai enjeu", selon M. Arenas.

"Come on (allez)!": Clémentine Autain, réélue en Seine-Saint-Denis, serre dans ses bras une nouvelle venue à l'Assemblée, l'Insoumise parisienne Danielle Simonnet, en veste rouge et "déterminée".

Avec la gauche Nupes, "c'est une forme de colère populaire qui débarque", "comptez sur nous pour être offensifs", prévient Mme Autain.

Sa collègue socialiste de la Nupes Isabelle Santiago précise: "Je ne suis pas élue pour être dans l'opposition systématique".

- amertume -

En fin de matinée, quelques députés marcheurs pointent dans la grisaille. Pour ceux qui connaissent déjà la maison, une certaine amertume plane: "Je regrette le départ d'une partie de nos collègues", lâche Sylvain Maillard, élu de Paris.

L'ex-patron des députés LREM Christophe Castaner en est, défait dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans un message interne, il se dit "évidemment inquiet face au risque que court notre pays", "un vrai danger de blocage et de désordre. Pour nos adversaires, l'hémicycle sera le premier lieu de l'ankylose institutionnelle".

"C'est un contexte très difficile", affirme aussi Aurore Bergé, réélue dans les Yvelines.

Mais "cela va être un laboratoire démocratique", veut croire le Finistérien Erwan Balanant, député Modem arrivé à vélo et baskets Converse. Il s'attend à un "feu d'artifice" du côté de la Nupes, avec une explosion de l'alliance.

Pour les nouveaux comme Charles Rodwell (Ensemble), l'heure est d'abord à l'émotion: "Je suis très touché", répète-t-il.

- en fauteuil roulant -

Le Nupes Sébastien Peytavie (Dordogne), premier député en fauteuil roulant de la Ve République, arrive au Palais Bourbon: "je crois qu'en 2005, une loi est passée sur l'accessibilité des bâtiments publics, on va vérifier".

Des ministres qui l'ont emporté passent brièvement: Gérald Darmanin (Nord) ou Clément Beaune, élu de justesse à Paris. "Il faudra inventer quelque chose" pour gouverner, "que chacun y mette du sien", réclame ce dernier.

Dans cette Assemblée composite, avec des macronistes loin de la majorité absolue, "il va y avoir une succession de coups pour bloquer la machine", anticipe une source parlementaire, tout en faisant confiance aux institutions pour absorber les chocs.

Seul LR élu dans les Hauts-de-Seine, Philippe Juvin plaide pour une "opposition raisonnable" face aux "oppositions radicales" de la Nupes et du RN. "Le président de la République va avoir besoin de tous les élus".

Son collègue Pierre-Henri Dumont est plus tranché: "On imposera beaucoup mieux nos idées dehors que dedans".

Avec la défaite de nombreux ténors de la majorité - le président de l'Assemblée Richard Ferrand, les chefs de file des députés LREM Christophe Castaner et MoDem Patrick Mignola ou le rapporteur général du budget Laurent Saint-Martin -, de nombreux postes stratégiques sont à saisir. Les pronostics vont bon train.

Pour LFI, hors de question de laisser la présidence de la commission des Finances au RN: les insoumis réclament ce poste clé, réservé à un député d'un groupe d'opposition.

Les députés de gauche devraient arriver en masse mardi, et les RN mercredi.

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