Morning Chronicle - Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap

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Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap
Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap / Photo: Nicolas TUCAT - AFP

Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap

Comment affronter le retour tonitruant de Donald Trump à la Maison Blanche ? Et les irruptions de son bras droit Elon Musk dans les affaires européennes ? Réunis mardi à Strasbourg, les eurodéputés tenteront d'esquisser une réponse à ces questions brûlantes.

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Ces débats, organisés au Parlement européen quelques heures seulement après la prestation de serment du président américain sous le dôme du Capitole, illustrent la douloureuse introspection dans laquelle le Vieux continent est plongé.

Depuis l'élection de novembre, les dirigeants européens n'ont cessé d'affirmer que le come-back de Donald Trump à la tête de la première puissance mondiale avait cette fois-ci bien été anticipé.

Tout comme ses menaces de "voler les emplois" de pays alliés, de matraquer le continent de taxes douanières, de suspendre l'aide américaine à l'Ukraine ou de claquer la porte de l'Otan.

Mais face aux déclarations choc du tempétueux septuagénaire et au soutien sans équivoque d'Elon Musk au parti d'extrême droite allemande AfD, certains eurodéputés dénoncent au contraire l'attentisme, voire la fébrilité de Bruxelles.

"On partage beaucoup de choses avec les Américains, mais en même temps, on ne doit pas être naïfs", alerte la centriste Marie-Pierre Vedrenne, du groupe Renew. "On ne doit pas se faire dicter nos actions par Donald Trump ou par Elon Musk", plaide-t-elle auprès de journalistes.

- "Sentir la peur" -

"Quand les bêtes sentent la peur, elles attaquent deux fois plus violemment", renchérit la socialiste Laura Ballarin Cereza, "inquiète" de la réponse européenne aux offensives du président américain et du patron du réseau social X, Elon Musk.

Sur ces dossiers, l'Europe est-elle pour autant capable de parler d'une même voix ?

Voilà tout l'objet de ces débats à Strasbourg.

Mardi matin, une majorité d'eurodéputés fustigeront sans aucun doute les "ingérences" de M. Musk en Europe. Après avoir abreuvé la campagne de Donald Trump de millions de dollars, l'homme le plus riche de la planète a pris fait et cause pour l'AfD en Allemagne et organisé une conversation sur sa plateforme avec la candidate de ce parti à la chancellerie Alice Weidel, avant les élections de février.

Des nombreux élus mettront aussi la pression sur la Commission pour qu'elle sanctionne le réseau social et son patron pour de possibles entorses au puissant règlement européen sur le numérique, le DSA.

Mais Donald Trump et Elon Musk, également le patron de Tesla, suscitent aussi la fascination, voire l'adulation, de certains eurodéputés. Une dizaine d'entre eux ont fait le déplacement à Washington pour participer sous un froid polaire aux festivités liées à l'investiture du républicain, tout comme la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Les appels à une plus grande fermeté de la Commission dans son application du "Digital Services Act" -- qui pourraient faire risquer de copieuses amendes à Elon Musk -- ont ainsi été fermement été rejetés par l'extrême droite européenne.

"Nous avons l'habitude de voir ce type de censure en Chine ou à Cuba", s'est insurgé le porte-parole des Patriotes, Alonso De Mendoza Asensi. "Il est vraiment troublant de voir que cela se produit maintenant en Europe" a-t-il dénoncé.

W.Dixon--MC-UK