Nouveaux raids israéliens meurtriers à Gaza, le Hamas jure de poursuivre le combat
Au moins 18 Palestiniens ont été tués lundi dans des raids israéliens qui ont touché plusieurs familles dans la bande de Gaza, ont indiqué des secouristes, à l'heure où le mouvement islamiste Hamas a affirmé avoir la force de continuer à "résister" à Israël.
Sur le front nord d'Israël, avec le Hezbollah libanais, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que la possibilité d'une solution diplomatique pour faire cesser les affrontements transfrontaliers avec le mouvement pro-iranien "s'éloigne", signe de la perte de patience d'Israël.
Près d'un an après le début d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles israéliennes ne connaissent pas de répit dans le territoire assiégé et en proie à une catastrophe humanitaire et sanitaire.
Lundi matin, une frappe a touché la maison de la famille Al-Qassas à Nousseirat (centre), tuant dix personnes, a déclaré à l'AFP une source hospitalière.
Couvertes de draps blancs ensanglantés, plusieurs victimes, dont un enfant, ont été transportées à l'hôpital al-Awda de Nousseirat, selon des images de l'AFPTV. Là, un homme, Abou Rachad al-Qassas, pleure sur le corps d'un proche, avant d'être rejoint par d'autres Palestiniens pour prier devant trois dépouilles.
"Ils ont bombardé ma maison alors que nous dormions, sans aucun avertissement préalable (...) Mes petits-enfants sont morts", a déclaré Abou Rachad al-Qassas d'une voix tremblante. "Je dis au monde que Netanyahu (le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu) et son gouvernement sont des criminels (...)."
Dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville (nord), six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur la maison de la famille Bassal, selon la Défense civile. Et à Rafah (sud), deux autres ont péri dans un raid qui a touché la maison de la famille Abou Chaar, d'après la même source.
- "Comme un tremblement de terre" -
"Nous étions à la maison lorsqu'un missile est tombé dans le quartier. C'était comme un tremblement de terre. Des enfants, des femmes étaient chez eux. Ils sont morts", a déclaré Mahmoud Abou Foul, un habitant, après une frappe sur le quartier de Cheikh Radwane à Gaza-ville.
Le 7 octobre, des commandos infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels qui inclut les otages tués en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
Israël a juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est classé terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis.
Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens à Gaza suivie d'une offensive terrestre le 27 octobre qui lui a permis de s'emparer progressivement de vastes régions du petit territoire, occupé par Israël de 1967 à 2005.
Au moins 41.226 personnes ont péri dans l'offensive israélienne, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Gaza, qui ne détaille pas les combattants et civils tués. Et la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été contraints de se déplacer.
- "Capacité à résister" -
Après onze mois d'opérations israéliennes contre le Hamas, ses dirigeants et infrastructures à Gaza, un haut responsable du mouvement Oussama Hamdane a affirmé dimanche à l'AFP que "la capacité de la résistance à continuer" était "élevée".
"Il y a eu des martyrs et des sacrifices (...), mais en retour, il y a eu une accumulation d'expériences et le recrutement de nouvelles générations au sein de la résistance", a-t-il dit.
Disant agir en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza, les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban ont ouvert des fronts contre Israël après le début de la guerre.
Dimanche, un tir de missile revendiqué par les Houthis est tombé dans un terrain vague du centre d'Israël, sans faire de victimes. Israël a prévenu qu'ils payeraient "un lourd tribut".
Selon des médias israéliens, Amos Hochstein, émissaire spécial du président américain Joe Biden, est arrivé lundi en Israël pour essayer de calmer le front entre Israël et le Hezbollah, après des mois de vaines tentatives. Entretemps, les violences transfrontalières se poursuivent.
M.A.Turner--MC-UK