La grande vague de réfugiés ukrainiens arrive en Pologne
Souvent tendus mais pas désespérés: c'est à bord de trains surchargés que des milliers de réfugiés ukrainiens, des femmes, des enfants et quelques personnes âgées, arrivent en gare de Przemysl en Pologne près de la frontière ukrainienne.
Les hommes âgés de 18 à 60 ans sont rares, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Les dirigeants de Kiev ont appelé à la mobilisation générale pour répondre à l'attaque russe.
Les Ukrainiens sont accueillis à Przemysl dans une mêlée extraordinaire par les larmes et les cris de joie de leurs proches venus les chercher en voiture de Pologne, mais aussi depuis plusieurs pays occidentaux - Allemagne, Danemark ou Italie - sur un grand parking proche de la gare.
Nombre de réfugiés manifestent un optimisme étonnant - compte tenu de la situation militaire - voire un esprit combatif.
"C'est affreux ce qui nous arrive, mais nous défendons aussi notre pays et sommes fiers de nos amis", affirme à l'AFP Anna, 34 ans, venue de Kiev.
Elle regrette d'avoir dû laisser son chat derrière elle, mais pas les hommes amis qui sont restés pour aller chercher les armes distribuées aux citoyens pour combattre l'envahisseur.
"C'est leur devoir, mais c'est aussi leur souhait, ils veulent défendre notre maison", dit-elle.
"Nous ne voulons pas courir d'un pays à l'autre et demander du soutien, mais cette fois nous en avons vraiment besoin", ajoute encore la jeune femme.
La première vague de réfugiés ne cesse d'augmenter. Les autorités polonaises, qui ont cité samedi matin le chiffre rond de 100.000 personnes arrivées depuis le début du conflit, l'ont révisé en hausse à 115.000 quelques heures plus tard.
Ceux que personne n'attend sont pris en charge par de nombreux volontaires polonais, personnes privées ou membres d'ONG, qui leur offrent repas, transport gratuit vers plusieurs villes et renseignements sur leur situation dans le pays d'accueil. Une salle de repos avec des lits a été aménagée à la gare même et des dortoirs sont offerts dans une école primaire.
Chez les habitantes de Kiev, le souvenir des combats est très vif.
"C'était très dangereux, il y avait des attaques partout", confie Diana, 37 ans, qui s'inquiète beaucoup pour sa mère, restée chez elle. "Je me demande juste ce qui va se passer dans les prochains jours", soupire-t-elle.
Au poste-frontière de Medyka, proche de Przemysl, la cohue est encore plus intense et la circulation ralentie par le nombre de voitures venues chercher les nouveaux arrivants.
Des autocars des pompiers ont été mobilisés pour transporter ceux qui en ont besoin vers le parking d'un centre commercial de Przemysl devenu lui aussi un lieu de rendez-vous pour des centaines de personnes.
M.Carter--MC-UK