Retour à Madagascar de lémuriens et tortues en danger d'extinction
Plusieurs dizaines de lémuriens et plus de 900 tortues endémiques de Madagascar, qui avaient été trafiqués puis saisis en Thaïlande, vont être rapatriés cette semaine dans l'île-Etat de l'océan Indien, a confirmé dimanche son ministre de l'Environnement.
Seize de ces petits primates apeurés, au visage triangulaire et au regard saisissant, typiques de Madagascar qui possède l'une des plus riches biodiversités au monde, comptant de nombreuses espèces endémiques, sont déjà arrivés dimanche dans des cages sur le tarmac de la capitale Antananarivo, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Il s'agit de lemur catta, l'espèce la plus emblématique avec leurs longues queues annelées noir et blanc.
Cette semaine, 31 lemurs fauves, aux yeux jaune ou orange, arriveront aussi sur l'île, pris en charge par des vétérinaires et mis en quarantaine avant d'être réintroduits "dans leurs habitats naturels", précise le communiqué du ministère.
Ainsi que 914 tortues, de type radiées et araignées, saisies en mai par les autorités thaïlandaises, dans ce que les deux pays ont qualifié de plus grande opération jamais réalisée contre le trafic d'espèces sauvages.
Ce rapatriement "marque l'aboutissement des efforts considérables" menés par Madagascar pour "faire revenir ces espèces endémiques, classées en danger et en danger critique d'extinction", se félicite le gouvernement, qui se dit déterminé à lutter "contre la politique illicite des ressources naturelles".
Les quatre espèces concernées sont considérées comme menacées, notamment par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Bien que de nombreuses populations de flore et de faune soient relativement intactes à Madagascar, beaucoup d'espèces -- dont plus de 100 espèces de lémuriens -- sont menacées d'extinction, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
La Thaïlande est une plaque tournante notoire pour le trafic d'espèces sauvages, généralement à destination de marchés importants comme le Vietnam ou la Chine.
L'Asie du Sud-Est joue un rôle central dans le commerce illégal d'espèces endémiques de Madagascar, a noté un rapport de l'ONG TRAFFIC de mars 2023, indiquant que les reptiles, amphibiens, et certaines plantes étaient aussi concernés.
F.Corbyn--MC-UK