Wall Street en légère baisse, le marché cherche une direction
La Bourse de New York évoluait en légère baisse mercredi, sans inspiration faute de nouvelles fraîches, sur un marché peu fréquenté où le scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie le dispute à celui d'une récession.
Vers 14H15 GMT, le Dow Jones abandonnait 0,14%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, perdait 0,18%, et l'indice élargi S&P 500, 0,15%.
Pour Art Hogan, de National Securities, la physionomie de la séance de mardi, avec une ouverture en baisse et une remontée avant la clôture "dit bien la lutte acharnée" entre les investisseurs qui penchent pour la thèse d'une récession et ceux qui croient davantage à un ralentissement graduel.
Après un long week-end férié aux États-Unis, beaucoup d'opérateurs ne sont pas revenus sur le marché, qui affiche de faibles volumes et, de ce fait, une volatilité exacerbée.
"Le marché est en début de trimestre, en position d'attente de nouvelles données qui vont déterminer la politique monétaire de la Fed (banque centrale américaine) et l'activité économique de ces prochains mois", a commenté Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Quelques chiffres macroéconomiques étaient attendus mercredi, notamment les indicateurs PMI et ISM de l'activité dans le secteur des services aux États-Unis en juin.
Wall Street suivra aussi la publication du compte-rendu de la dernière réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale.
"Il est difficile d'imaginer quoi que ce soit qui puisse pousser la machine dans une direction ou l'autre", a prévenu Art Hogan, qui ne s'attend à aucune surprise provenant du compte-rendu de la Fed.
"Il semble que jusqu'au rapport sur l'emploi", vendredi, "la lutte acharnée" entre investisseurs des deux camps va se poursuivre, selon lui.
L'hypothèse d'une Fed moins ferme dans son resserrement monétaire s'est renforcé ces derniers jours, notamment après la correction qu'a connu le marché des matières premières, qui augure d'une baisse de régime de l'inflation.
"Si la Fed se montre moins agressive", estime Adam Sarhan, "cela peut poser les bases d'une remontée des actions à court terme, parce que le marché est mûr pour un rebond."
Après avoir fait le yo-yo depuis plusieurs jours, les taux obligataires se stabilisaient mercredi.
La courbe de taux, qui relie les différentes échéances du marché, était inversée, avec un rendement à 2 ans supérieur (2,84%) au 10 ans (2,82%) pour les emprunts d'État américains, phénomène souvent considéré comme annonciateur d'une récession.
Dans ce contexte d'incertitude, les valeurs dites défensives, c'est-à-dire moins sensibles à la conjoncture économique, étaient recherchées, à l'instar de Coca-Cola (+0,92%), Merck (+1,55%) ou Procter & Gamble (+1,60%).
A l'inverse, les valeurs dites de croissance, comme Netflix (-2,10%) ou PayPal (-1,70%), étaient boudées.
La plateforme de livraison de repas DoorDash (-8,97% à 68,19 dollars) vivait mal la prise de participation d'Amazon au capital de son rival Grubhub, filiale de Just Eat Takeaway.
Le constructeur de véhicules électriques Rivian bondissait (+10,80% à 29,76 dollars) après avoir fait état d'une hausse de 72% de sa production au deuxième trimestre (4.401 véhicules) par rapport au premier, même si les volumes de la start-up sont encore modestes.
La nouvelle pénalisait ses concurrents Tesla (-1,46%), Nikola (-0,96%) ou Lordstown (-1,17%).
Les valeurs chinoises étaient en berne après le reconfinement de plusieurs millions de personnes en Chine mercredi en raison d'un rebond épidémique. Les plateformes de ventes en ligne Alibaba (-3,48%), JD.com (-5,41%) ou Pinduoduo (-8,45%) effectuaient toutes un recul marqué.
B.Foster--MC-UK