SAS: grève écartée dans l'immédiat, les négociations prolongées de 72H
La menace d'une vaste grève des pilotes de la compagnie scandinave en difficulté SAS a été provisoirement écartée mercredi, avec la prolongation de 72 heures des négociations entre direction et syndicats.
"Après des semaines de médiations, les médiateurs, avec SAS et les syndicats de pilotes de SAS en Scandinavie, ont décidé d'étendre la date limite" à samedi 00H01 (22H01 GMT vendredi), indique SAS dans un communiqué diffusé dans la nuit.
Le préavis de grève déposé début juin par un syndicat regroupant près d'un millier de pilotes prévoyait au départ une date butoir ce mercredi à 00H01.
"SAS se réjouit de la décision des médiateurs, l'ambition ferme de l'entreprise restant de parvenir à un accord et d'éviter une grève", indique la compagnie.
Fragilisée par les effets du Covid qui l'ont contrainte à des vastes suppressions d'emploi et à demander des injections d'argent frais et des prêts supplémentaires, SAS a annoncé en février une restructuration visant à assurer sa survie.
Selon les pilotes, l'entreprise veut obtenir une baisse de près de 30% de leurs conditions financières.
Face à la "situation grave" de la compagnie, le Danemark, premier actionnaire avec la Suède avec 21,8% du capital, s'est dit prêt le 10 juin à effacer des dettes et à augmenter sa participation jusqu'à 30%.
Le gouvernement suédois a lui fait savoir qu'il ne souhaitait pas injecter plus d'argent, mais qu'il était favorable à transformer ses créances existantes en capital.
L'Etat norvégien, qui était sorti du capital de la compagnie en 2018, a annoncé mardi qu'il était prêt à y rerentrer en convertissant des créances en actions, mais sans là non plus injecter d'argent frais.
Assurant que la survie de l'entreprise est menacée, la direction de SAS avait annoncé en février un plan d'économies baptisé "SAS Forward", complété début juin par un projet d'augmentation de capital de près d'un milliard d'euros.
Confronté comme d'autres compagnies à des pénuries de personnel, SAS avait déjà dû annoncer début mai l'annulation de près de 4.000 vols cet été, avant même la menace d'une grève.
I.K.Holmes--MC-UK