Le Ghana annonce une exemption de visa pour les Africains dotés d'un passeport
Tous les Africains détenteurs d'un passeport pourront se rendre au Ghana sans visa "à partir du début de cette année", a annoncé vendredi le président sortant, marquant la volonté d'accentuer l'intégration économique continentale.
Cette annonce intervient quelques jours avant que Nana Akufo-Addo quitte le pouvoir, le 6 janvier, après deux mandats successifs. John Mahama, candidat de l'opposition vainqueur de la présidentielle de décembre, lui succède.
"Je suis fier d'avoir donné mon accord aux voyages sans visa pour tous les détenteurs africains de passeport, avec effet intervenant à partir du début de cette année", a dit le président sortant lors de son dernier discours à la nation.
"Il s'agit de la prochaine étape logique vers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et le fonctionnement du plus grand bloc commercial au monde. Ce sont des éléments essentiels à la réalisation de l'Agenda 2063 de l'UA (Union africaine) qui envisage une Afrique intégrée et connectée à l'horizon 2063", a-t-il poursuivi.
Le Ghana rejoint le Rwanda, les Seychelles, la Gambie et le Bénin qui permettent déjà aux voyageurs africains d'entrer dans leurs pays sans visa.
Jusqu'à présent, le Ghana autorisait l'entrée sans visa aux ressortissants de 26 pays africains.
La politique d’exemption de visa s’appuie sur les efforts du Ghana pour renforcer sa réputation internationale, notamment à travers des initiatives telles que l’Année du retour en 2019, qui célébrait la diaspora africaine et commémorait les 400 ans de la traite transatlantique des esclaves.
Cette initiative avait attiré des milliers de visiteurs, dont des célébrités, et permis à certains d'obtenir la nationalité ghanéenne.
Nana Akufo-Addo a par ailleurs profité de son dernier discours pour évoquer les progrès économiques du pays réalisés sous sa présidence, citant notamment une croissance significative du PIB en 2024.
"La croissance économique est revenue à sa trajectoire d'avant-Covid", s'est-il félicité, tablant sur un taux de croissance de 6,3% pour 2025.
La défaite du parti au pouvoir à la présidentielle sanctionne néanmoins les huit années au pouvoir du président sortant, dont le dernier mandat a été marqué par la pire crise économique qu'a traversée le pays depuis des années.
Le Ghana est confronté à une inflation et un endettement élevés, et a dû recourir à un prêt de trois milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).
M.F.Burton--MC-UK