Morning Chronicle - Wall Street replonge, déçue par les résultats d'entreprises

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Wall Street replonge, déçue par les résultats d'entreprises
Wall Street replonge, déçue par les résultats d'entreprises / Photo: SPENCER PLATT - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Wall Street replonge, déçue par les résultats d'entreprises

La Bourse de New York a ouvert dans la rouge mardi, ramenée sur terre par de mauvais résultats d'entreprises, affectés par l'inflation ainsi que par la hausse des taux, et qui annoncent un ralentissement de l'économie.

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Vers 14H15 GMT, le Dow Jones cédait 0,70%, l'indice Nasdaq, à forte tonalité technologique, dévissait de 3,22%, et l'indice élargi S&P 500, perdait 1,71%.

"Les bonnes sensations qui avaient permis le rebond de lundi ont été douchées par l'avertissement de Snap", a expliqué, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

La maison mère du réseau social Snapchat a indiqué, lundi après Bourse, que son chiffre d’affaires et son résultat du deuxième trimestre seraient vraisemblablement inférieurs au bas de la fourchette initialement annoncée.

Dans les premiers échanges, la plateforme plongeait de 40,12% à 13,45 dollars.

Dans la foulée du groupe de Santa Monica (Californie), tout le secteur des réseaux sociaux et sites dépendants de la publicité a été emporté, de Meta (-9,33%) à Alphabet (-7,39%), en passant par Pinterest (-25,34%) et Twitter (-3,35%).

"C'est un signal d'alerte sur le fait que les compagnies elles-mêmes vont baisser leurs budgets publicitaires parce qu'elles pensent qu'elles vont gagner moins d'argent dans l'avenir proche", a réagi Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Quant au secteur de la distribution, une nouvelle volée de chiffres a confirmé qu'il souffrait de la flambée des prix, qui contracte ses marges mais commence aussi à handicaper la consommation.

L'enseigne de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch (-26,90% à 19,54 dollars) était, par exemple, aux abois après la publication d'une perte trimestrielle, alors que les analystes tablaient sur un petit bénéfice. Le groupe a aussi revu à la baisse ses objectifs de marge, pour prendre en compte la hausse des coûts d'approvisionnement et de transport.

"C'est très difficile de ne pas voir que le cycle économique va plutôt en se détériorant qu'en s'améliorant", a insisté Gregori Volokhine.

La chaîne de magasins de produits électroniques Best Buy (+3,13% à 74,86 dollars) a aussi fait état d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice inférieurs à celui de la même période de l'an dernier.

Le détaillant a diminué ses objectifs pour son année fiscale 2023, qui s'achèvera fin janvier prochain.

Ralph Lauren était emporté par ce courant vendeur (-2,36% à 88,80 dollars) malgré des résultats supérieurs aux attentes, grâce notamment à la croissance en Europe et au dynamisme des ventes en ligne en Amérique du Nord et en Asie.

"Rien n'échappe au fait que le vent contraire qui a été amené par l'inflation touche absolument tous les secteurs", a souligné Gregori Volokhine. "La hausse des taux ne profite qu'à un secteur, malheureusement, c'est aux banques. Tout le reste de l'économie souffre."

Lundi, JPMorgan Chase (+0,58% à 125,32 dollars) a ainsi dit se montrer plus optimiste sur ses résultats 2022 et 2023.

Dans ce climat pessimiste, les valeurs défensives, c'est-à-dire traditionnellement moins sensibles aux cycles économiques, étaient recherchées. Coca-Cola (+0,83%), Johnson & Johnson (+0,77%), Merck (0,55%) ou Procter & Gamble (+0,68%) avançaient tous.

Parmi les quelques entreprises à tirer leur épingle du jeu figurait également Zoom (+0,91% à 90,14 dollars), qui s'il a fait état d’une croissance ralentie a relevé son objectif de bénéfice.

L'humeur a encore été assombrie par la chute de 16,6% des ventes de logements neufs en avril aux Etats-Unis, prenant de court les analystes, qui tablaient sur un léger repli de 1,7%.

Après des mois à imiter le mouvement des actions, phénomène inhabituel, le marché obligataire jouait de nouveau son rôle de contrepoint et avait la faveur des investisseurs.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait à 2,75%, contre 2,85%, tandis que les prix des obligations, qui évoluent en sens opposé de leurs taux, grimpaient.

L.Gastrell--MC-UK