Wall Street termine partagée, hésite face à l'envolée des taux obligataires
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, encore hésitante après une nette accélération des taux obligataires, même si l'humeur du marché reste positive.
Le Dow Jones (-0,02%) et l'indice élargi S&P 500 (-0,05%) ont fini proches de l'équilibre, tandis que l'indice Nasdaq a grappillé 0,18%.
"Il y a une tension entre, d'un côté, le fait que quand les taux montent, cela rend les obligations plus attractives et, de l'autre, le signe que cela envoie d'une économie qui se porte mieux qu'attendu", a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est hissé jusqu'à 4,22%, une première depuis près de trois mois.
Cette crispation tient au discours de fermeté de plusieurs membres de la banque centrale américaine (Fed), ainsi qu'à la santé de l'économie américaine.
Les rendements obligataires évoluent en sens opposé de leurs prix.
Elle s'explique aussi par l'approche du scrutin présidentiel du 5 novembre, beaucoup d'opérateurs voyant Donald Trump l'emporter.
Or le programme du candidat républicain comprend des mesures qui, selon plusieurs évaluations indépendantes, devraient faire gonfler encore davantage le déficit budgétaire.
Cette perspective laisse imaginer que les Etats-Unis vont devoir rémunérer davantage les investisseurs qui achèteront leur dette, ce qui pousse les taux obligataires à la hausse.
Pour Tom Cahill, les résultats des entreprises jouent peu, pour l'instant, dans l'orientation de la place new-yorkaise.
"Il est encore trop tôt pour se faire une opinion", estime l'analyste. "Il faut encore attendre deux semaines."
"Le marché rumine et ne fait pas grand-chose", a observé Art Hogan de B. Riley Wealth Management. "Il fait une pause."
A la cote, General Motors (+9,81%) a été plébiscité après avoir fait état de résultats meilleurs que projeté par les analystes et relevé ses objectifs annuels.
Le constructeur a notamment fait des étincelles sur les pick-ups et les gros SUV, soit les modèles qui présentent les marges les plus élevées.
Bien qu'ayant également dépassé les attentes en termes de bénéfice et relevé ses prévisions annuelles, le groupe de défense Lockheed Martin a été sanctionné (-6,81%) pour avoir raté la marche du chiffre d'affaires.
L'entreprise de Bethesda (Maryland) a souffert de ne pas avoir conclu au troisième trimestre un accord avec le gouvernement américain qui porte sur l'achat de chasseurs F-35, les discussions se poursuivant sans échéance précise.
GE Aerospace (-9,05%) a aussi surpassé les projections de Wall Street et rehaussé ses objectifs, mais les opérateurs l'ont sanctionné du fait de problèmes persistants de sa chaîne d'approvisionnement.
Le cigarettier Philip Morris International a bondi (+10,47%) après avoir fait état de résultats meilleurs que prévu, aidés par son recentrage sur les sachets de nicotine Zyn et les produits à tabac chauffé.
Le groupe Walgreens Boots Alliance (-6,89%) a souffert de l'annonce d'Amazon, qui prévoit d'ouvrir de nouvelles pharmacies aux Etats-Unis, entrant en compétition frontale avec les réseaux traditionnels.
J.Owen--MC-UK