Wall Street en ordre dispersé, rebond grâce à des achats à bon compte
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé lundi, orientée par une chasse aux bonnes affaires après une semaine de consolidation, mais sans conviction forte.
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones s'effritait de 0,13%, l'indice Nasdaq prenait 1,20% et l'indice élargi S&P 500 s'élevait de 0,61%.
"Il y a des achats d'opportunité après une semaine difficile", a observé Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, "mais attendons de voir si cela tient."
Après une correction, qui l'a vu lâcher plus de 8% et effacer quasiment 280 milliards de dollars de valorisation boursière en une semaine, Nvidia reprenait ainsi des couleurs (+3,29%).
Ses grands rivaux américains Broadcom (+2,16%), AMD (+2,51%) ou Qualcomm (+2,76%) retrouvaient aussi les faveurs des investisseurs.
Les achats à bon compte concernaient aussi Tesla (+4,36%).
"Nous avons eu des développements politiques énormes ce week-end, mais je ne pense pas que ce soit cela qui dirige les échanges", a prévenu Steve Sosnick. "Il ne faut pas y lire, à mon avis, un soutien massif à Kamala Harris."
Le président américain Joe Biden a renoncé, dimanche, à briguer un second mandat, et apporté son soutien à la vice-présidente Kamala Harris, qui n'est pas assurée de l'investiture lors de la convention démocrate, organisée du 19 au 22 août à Chicago.
Ryan Sweet, d'Oxford Economics, rappelle que sur le plan historique, lorsqu'un autre candidat que le président sortant est investi par un parti, sa cote de popularité est souvent proche de celle du chef de l'Etat.
Or "le taux de satisfaction de Biden est plus bas, à ce stade de son mandat, que neuf des dix derniers présidents", a souligné l'économiste.
Wall Street prenait acte, néanmoins, de la moindre incertitude politique.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se stabilisait, à 4,22%, contre 4,23% vendredi en clôture.
L'indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, se contractait de 6%.
"Vendredi était l'une de ces journées durant lesquelles il fallait vendre pour avoir du cash", sous l'effet d'un paysage politique et économique mouvant, décrit Steve Sosnick, "et l'affaire Crowdstrike n'a pas aidé, car elle a pointé une fragilité systémique".
Trois jours après l'incident qui a vu une mise à jour de son logiciel causer des perturbations dans le monde entier, le spécialiste de la sécurité informatique Crowdstrike restait fragilisé (-12,71%). Le titre a perdu quasiment 30% en une semaine.
A l'inverse, certains de ses grands concurrents étaient recherchés, à l'instar de SentinelOne (+12,85%).
L'effet Crowdstrike se propageait aussi aux compagnies aériennes américaines, contraintes d'annuler ou de repousser encore des centaines de vols lundi.
American Airlines (-2,13%), United Airlines (-2,25%) et Delta Air Lines (-3,97%) étaient tous dans le rouge.
Mais malgré quelques hoquets limités, les opérateurs se sont convaincu que l'incident "était derrière nous. Le marché a une grande capacité à passer à autre chose", explique Steve Sosnick.
Si la journée de lundi s'annonce pauvre en indicateurs macroéconomiques et résultats de sociétés, la semaine sera marquée par la publication d'Alphabet (+1,95%), mardi après Bourse, ainsi que par l'estimation de croissance américaine, jeudi, et l'indice de prix à la consommation PCE, vendredi.
Première des géants technologiques à communiquer ses comptes trimestriels, la maison mère de Google est très attendue.
"Plus d'une fois, on a vu certaines de ces sociétés dépasser les attentes mais les investisseurs les ont tout de même sanctionnés parce qu'il y avait quelque chose qu'ils n'aimaient pas" dans la publication, a rappelé Steve Sosnick, mentionnant le récent exemple de Netflix.
"Les cours de ces titres ont intégré beaucoup de bonnes nouvelles et la barre est très haute", a-t-il insisté.
S.Robinson--MC-UK