Ophtalmos, orthoptistes, opticiens: un besoin de clarification
Les médecins ophtalmologues demandent une clarification de la notion de "cabinet d'ophtalmologie", utilisée abusivement selon eux par des cabinets ou centres de santé où des ophtalmologues ne mettent rarement, voire jamais, les pieds.
"Il y a beaucoup de confusion" sur cette notion de cabinets d'ophtalmologie, "sur les plateformes de rendez-vous en ligne, les moteurs de recherche" ou chez certains orthoptistes et opticiens, a déclaré jeudi le président du syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), Vincent Dedes.
Pour plus de clarté, le syndicat professionnel propose de réserver l'appellation "cabinet d'ophtalmologie" à un site où un ophtalmologue (médecin spécialiste) est présent au moins deux fois par semaine, ou bien au minimum 40% du temps d'ouverture du cabinet, a ajouté le Dr Dedes lors d'une conférence de presse.
L'organisation de l'ophtalmologie libérale a beaucoup évolué ces dernières années, pour tenter de palier le manque de spécialistes --qui entraînait de longs délais pour obtenir un rendez-vous.
Les orthoptistes et opticiens ont obtenu le droit de faire certains renouvellements de prescription, et les orthoptistes le droit de procéder à certains dépistages ou prescriptions.
Les ophtalmologistes sont désormais 84,7% à avoir recours au renfort de ces professionnels (assistants médicaux et infirmiers compris), selon le Snof.
Ce "travail aidé" a permis de réduire de 70% en sept ans les délais d'attente pour un rendez-vous simple, avec un délai médian compris aujourd'hui entre 21 et 26 jours selon les études citées par le syndicat professionnel.
Mais le développement du "travail aidé" a entraîné des abus, comme par exemple des centres qui ne reçoivent que rarement la visite d'un ophtalmologiste. Les consultations sont réalisées par d'autres professionnels, sans que le patient ne sache à qui il a affaire.
Les patients doivent toujours demander une facture pour les actes dont ils ont bénéficié, même si avec le tiers payant ils ne payent rien, a rappelé Vincent Dedes.
"Avant de prendre rendez-vous, ils doivent aussi demander +si j'ai un souci révélé pendant la visite, est-ce qu'un ophtalmologue sera en capacité de me voir dans la semaine?+", conseille le président du Snof.
"Quasiment" une cinquantaine de centres apparus ces dernières années ont été "soit déconventionnés par l'Assurance maladie, soit fermés" pour leurs pratiques illicites, a-t-il dit.
Et "sur les plateformes de rendez-vous en ligne", il chiffre à quelque 200-250 le nombre de centres d'orthoptie qui se font passer pour des cabinets d'ophtalmologie. C'est "à peu près le même nombre pour les opticiens" qui disent faire de l'ophtalmologie.
R.Berrycloth--MC-UK