Morning Chronicle - Statu quo sur les taux attendu à la Fed, regards tournés vers les prévisions

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Statu quo sur les taux attendu à la Fed, regards tournés vers les prévisions
Statu quo sur les taux attendu à la Fed, regards tournés vers les prévisions / Photo: SAUL LOEB - AFP

Statu quo sur les taux attendu à la Fed, regards tournés vers les prévisions

Combien de baisses des taux la Fed anticipe-t-elle en 2024? L'actualisation des prévisions économiques sera le point d'orgue de la réunion de la Fed, qui s'achève mercredi midi, et devrait voir les taux rester à leur niveau.

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Une chose est à peu près sûre: le principal taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) restera dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet dernier, son plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Les responsables de la Fed "ont signalé que les conditions nécessaires pour une baisse des taux ne sont pas remplies: des preuves supplémentaires du ralentissement de l'inflation sont nécessaires" avant de lancer le mouvement, résume Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics.

Ils se montrent en effet prudents, après un rebond de l'inflation début 2024. Car ils veulent éviter une nouvelle flambée des prix.

L'indice CPI de l'inflation, sur lequel sont indexées les retraites, sera publié mercredi matin, et montrera l'évolution des prix à la consommation en mai.

Ces chiffres, qui tomberont juste avant que le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ne reprenne ses discussions entamées la veille, devraient montrer une stabilisation en mai, à 3,4% sur un an.

- "Flexibilité" -

"Aucune surprise n'est attendue pour les taux", et ce sont les prévisions économiques qui seront "au centre de l'attention", précise Rubeela Farooqi.

PIB, inflation, chômage, mais aussi et surtout le nombre de baisses des taux envisagées en 2024 par chacun des 12 membres du FOMC. En mars, lors de la dernière actualisation, ils en anticipaient trois.

Selon David Mericle, économiste pour Goldman Sachs, ils "préféreront envisager deux baisses pour conserver une certaine flexibilité, mais une prévision d'une seule baisse est possible, en particulier si le CPI est plus haut que prévu".

Les acteurs du marché tablent majoritairement sur une ou deux baisses en 2024, la première en septembre ou en novembre, selon les prévisions de CME Group.

"La Fed n'aime pas procéder à de grands ajustements de dernière minute dans sa communication, il faudrait donc un indice CPI significativement plus élevé que prévu (...) pour faire pencher la balance en faveur d'une seule baisse" cette année, estime de son côté Krishna Guha, économiste pour Evercore, société de conseil en investissements.

- "Dommages économiques inutiles" -

Mais la Réserve fédérale évolue sur une corde raide. Si elle commence trop tard à abaisser ses taux, en effet, elle risque de faire ralentir trop fort l'activité économique, ce qui pourrait compromettre la belle santé du marché de l'emploi américain.

"La vigueur du marché du travail permet à la Réserve fédérale d'attendre de meilleures nouvelles sur l'inflation avant de signaler une baisse des taux", souligne Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics.

Il avertit toutefois: la Fed "ne doit pas considérer cette vigueur comme acquise".

La Réserve fédérale est indépendante du pouvoir politique, mais ses décisions ont des conséquences importantes sur l'économie américaine.

Et, en pleine campagne électorale, le Parti démocrate du président Joe Biden, qui espère être réélu, n'a pas l'intention de voir les mesures de la Fed brider la belle santé du marché de l'emploi.

Deux élus démocrates du Congrès ont envoyé lundi un courrier au président de la Fed, l'avertissant qu'"une politique monétaire excessivement restrictive pourrait mettre en péril le marché de l'emploi vigoureux" aux États-Unis.

"En abaissant les taux maintenant, nous nous assurons que nous ne causons pas de dommages économiques inutiles et nuisibles", écrivent ainsi le sénateur Sheldon Whitehouse et le représentant Brendan Boyle dans leur lettre.

D'autant plus que le candidat républicain, Donald Trump, n'a de cesse de mettre en avant la vigueur de l'économie lorsqu'il était président.

C.Griffiths--MC-UK