Duralex: l'avenir de "la tour Eiffel de la vaisselle" scruté mercredi au tribunal
Plus d'un mois après le placement en redressement judiciaire de l'entreprise Duralex, l'avenir de la verrerie emblématique de l'industrie française sera examiné mercredi après-midi au Tribunal de commerce d'Orléans afin de déterminer si "une reprise est possible, ou pas".
Quatre propositions de reprise ont été étudiées mardi matin lors d'une réunion extraordinaire du comité social d'entreprise (CSE) au siège de Duralex, à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), a-t-on appris de sources syndicales.
Parmi les lettres d'intention déposées figurent deux banques, un fonds d'investissement ainsi qu'une société coopérative et participative (Scop), dans laquelle près de 130 salariés se sont déclarés prêts à mettre chacun 500 euros.
Pour l'heure, deux des propositions de reprise présentent "un vrai contenu industriel", ce qui permettrait "une poursuite de la production" au sein de l'entreprise, a détaillé auprès de l'AFP François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire.
C'est un point auquel les collectivités territoriales concernées sont "très attachées" étant donné "la part importante de l'histoire industrielle de notre région" que représente Duralex, a-t-il assuré.
"Pour autant, aucune des offres n'est complète, sérieuse ou aboutie", a déclaré une source syndicale à l'AFP, estimant que seule la Scop permettrait, pour l'heure, de "reprendre tous les actifs sociaux et maintenir l'ensemble des 227 emplois" de l'entreprise.
Si aucun détail sur l'identité des potentiels repreneurs n'a été communiqué par les administrateurs judiciaires, ces derniers se sont déclarés en faveur d'une "prolongation du délai de formulation des offres pour une durée de plusieurs semaines", demande qui sera présentée mercredi au Tribunal de commerce d'Orléans.
Au cours de cette même audience, le premier rapport confidentiel du mandataire judiciaire et des administrateurs judiciaires, nommés le 24 avril par le tribunal pour une période d'observation de six mois, sera étudié à huis clos.
Il s'agira d'étudier "la situation de la société et ses perspectives", "faire un bilan économique et social" et savoir "si l'entreprise arrive à couvrir les frais et si on peut chercher un repreneur", a précisé auprès de l'AFP une source judiciaire.
- Accompagnement gouvernemental ? -
Deux options s'offrent désormais à la verrerie pour son avenir : soit Duralex a les moyens de poursuivre son activité et celle-ci se dirige vers une cession, soit il faudra envisager une liquidation.
"On espère avoir le moins de casse sociale possible", a déclaré un représentant syndical, avant de souligner que les salariés "commençaient à avoir l'habitude de ce type de situation".
Connue dans le monde entier pour ses verres et assiettes réputés incassables, l'entreprise qui se présente sur son site internet comme "la tour Eiffel de la vaisselle" avait pris de court salariés, syndicats et pouvoirs publics en demandant une nouvelle fois à être placée en redressement judiciaire fin avril, trois ans après une précédente procédure.
"Duralex est en difficulté depuis pas mal d'années", avait concédé la nouvelle PDG de l'entreprise, Géraldine Fiacre, dans un entretien au quotidien régional La République du Centre, en avril.
Le gouvernement avait alors assuré "être prêt à accompagner Duralex" si "une offre de reprise solide émerge".
Une promesse de sauvetage qui n'est pas sans rappeler le prêt de 15 millions d'euros fait par l'Etat en 2022, alors que la verrerie était en difficulté après la flambée des prix de l'énergie à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
J.Owen--MC-UK