Morning Chronicle - En Hongrie, Xi Jinping vante un "partenariat statégique" exemplaire dans l'UE

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En Hongrie, Xi Jinping vante un "partenariat statégique" exemplaire dans l'UE
En Hongrie, Xi Jinping vante un "partenariat statégique" exemplaire dans l'UE / Photo: Zoltan MATHE - POOL/AFP

En Hongrie, Xi Jinping vante un "partenariat statégique" exemplaire dans l'UE

En visite en Hongrie, le président chinois Xi Jinping a promis jeudi de consolider des liens déjà florissants avec le pays d'Europe centrale, qui montre selon lui la voie pour un renforcement des relations avec l'UE.

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Après la France et la Serbie, le dirigeant de la superpuissance asiatique boucle en Hongrie sa première tournée européenne depuis 2019.

L'occasion pour lui de vanter la "politique amicale" du Premier ministre Viktor Orban et l'étroite coopération économique bilatérale, à rebours des différends commerciaux avec Bruxelles.

Après une rencontre avec M. Orban dans sa résidence officielle de Budapest, le président chinois a appelé la Hongrie, qui présidera l'UE au second semestre, à jouer "un rôle plus important" dans le "développement" des relations Chine-Union européenne.

Accueil chaleureux, annonce de 18 contrats et "positions similaires" selon Xi Jinping sur l'ordre géopolitique mondial: les deux hommes ont affiché leur proximité, entre cérémonie militaire, longues discussions et dîner de gala.

Comme pour donner le change, le dirigeant chinois a également assuré devant la presse attacher "une grande importance" à ses relations avec l'UE.

Pour cette visite qualifiée d'"historique" par Budapest, la capitale pavoisée aux couleurs de la Chine est sous haute sécurité et les rares drapeaux tibétains déployés par des manifestants étaient soigneusement cachés de la vue de Xi Jinping.

- "Nouveaux sommets" -

"Les relations sino-hongroises sont à leur apogée" en 75 ans d'histoire, s'est félicité M. Xi, saluant le souci "d'indépendance" de Budapest.

Un clin d'oeil à la stratégie de cavalier seul menée par Viktor Orban au sein de l'UE.

Tout en ferraillant avec Bruxelles, le dirigeant nationaliste s'est résolument tourné vers l'Est ces dernières années. Et quand Bruxelles a pris ses distances avec Pékin, lui a au contraire resserré les liens, rejetant l'affrontement idéologique des "blocs".

Ce séjour de quasiment trois jours est l'occasion de "porter notre partenariat stratégique à de nouveaux sommets", a estimé Xi Jinping, la Chine étant devenue le premier investisseur en Hongrie l'an dernier.

Pour Viktor Orban, c'est un succès diplomatique. Le choix fait par Xi Jinping de visiter au sein de l'UE Paris et Budapest "montre l'importance que prend la Hongrie sur la scène internationale", estime son chef de cabinet Gergely Gulyas.

De nouveaux projets ont été annoncés, pour construire des liaisons ferroviaires, mettre en place un oléoduc entre la Hongrie et la Serbie ou encore coopérer dans le secteur nucléaire.

Partout dans le pays, les usines de batteries et de voitures électriques poussent à une vitesse impressionnante, pour des investissements de dizaines de milliards d'euros.

De quoi susciter les inquiétudes de l'opposition qui dénonce l'opacité entourant les contrats, l'impact environnemental des usines et la corruption.

- Même vision sur l'Ukraine -

Accueilli lundi sous les ors de l'Elysée à Paris, Xi Jinping avait eu des échanges "francs" avec le président français Emmanuel Macron sur les différends commerciaux Chine-Europe ou encore les liens Pékin-Moscou, vus avec suspicion par les Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine.

Mais lors de cette ultime étape hongroise qui s'achève vendredi, des médias tenus à l'écart et pas de sujets qui fâchent.

Car Pékin et Budapest sont sur la même longueur d'onde, plaidant pour un règlement pacifique en Ukraine tout en restant proche du Kremlin.

La Hongrie, "voix solitaire" face à la fièvre guerrière agitant l'UE selon Viktor Orban, a "remercié la Chine pour ses efforts en faveur de la paix dans la région".

A travers cette visite, "Xi envoie un message au reste de l'Europe: voilà comment la Chine voudrait être traitée", commente pour l'AFP Xiaoxue Martin, experte à l'institut néerlandais Clingendael.

Aux abords du monastère des Carmélites, avec vue sur le Danube, la résidence du Premier ministre, des touristes s'étonnaient de l'effervescence.

"Ah! Le prince de Chine est là!", réagit en souriant un visiteur israélien, déçu de ne pas pouvoir emprunter le funiculaire montant au château de Buda.

Norbert, un habitant de la capitale s'exprimant sous couvert d'anonymat, peste lui contre les liens noués avec "un pouvoir répressif qui investit dans ses propres intérêts".

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M.Carter--MC-UK