Morning Chronicle - Ouverture retardée pour le procès du prince Harry contre les tabloïds de Murdoch

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Ouverture retardée pour le procès du prince Harry contre les tabloïds de Murdoch
Ouverture retardée pour le procès du prince Harry contre les tabloïds de Murdoch / Photo: Ben Stansall - AFP/Archives

Ouverture retardée pour le procès du prince Harry contre les tabloïds de Murdoch

Un procès intenté par le prince Harry contre le groupe de médias de Rupert Murdoch devait s'ouvrir mardi matin à Londres mais a été retardé à la demande des avocats du fils cadet du roi Charles III, engagé dans une bataille acharnée contre les tabloïds.

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Le juge a accepté de reporter l'ouverture des débats au moins jusqu'à la mi-journée.

Les avocats du prince Harry ont réclamé ce délai pour "continuer les discussions", sans plus de précisions, ce qui a fait naître des rumeurs sur la possibilité d'un accord financier à l'amiable avec le groupe du magnat Rupert Murdoch, News Group Newspapers (NGN), propriétaire du Sun et du défunt News of the World.

Un tel accord éviterait un procès. Quelques dizaines d'autres plaignants ont ainsi opté pour de tels règlements financiers à l'amiable dans cette affaire.

Les publications sont accusées par Harry d'avoir recouru, notamment par le biais de détectives privés, à des procédés illégaux pour recueillir des informations destinées à nourrir des articles le concernant il y a plus d'une décennie.

Il s'agit d'un nouvel épisode dans le combat judiciaire engagé par le prince Harry, 40 ans, contre la puissante presse à scandale britannique. Le duc de Sussex, désormais en retrait de la famille royale, vit en Californie avec sa femme Meghan et leurs deux enfants.

Il a toujours tenu les paparazzi pour responsables de la mort de sa mère Diana en 1997 à Paris.

Il avait remporté en 2023 une victoire majeure contre la presse tabloïd en obtenant la condamnation de l'éditeur du Daily Mirror pour des articles issus du piratage de messageries téléphoniques.

Les poursuites devant la Haute Cour de Londres ne portent quant à elles pas sur les écoutes téléphoniques, le juge Timothy Fancourt ayant estimé que le délai pour agir sur ce point était dépassé.

- "Réfuter la plainte" -

Outre Harry, un ancien dirigeant du parti travailliste, Tom Watson, désormais membre de la Chambre des Lords, poursuit également le groupe NGN.

Les deux plaignants accusent aussi les dirigeants du groupe d'avoir étouffé les agissements illégaux de leurs employés en supprimant des courriels.

Le groupe de journaux rejette ces accusations, qualifiées de "fausses" et "non étayées".

Lors de ce procès, NGN va appeler "un certain nombre de témoins, notamment des experts de la technologie, des juristes et de hauts responsables (de l'entreprise) pour réfuter la plainte", a déclaré un porte-parole.

En 2023, Harry avait témoigné contre l'éditeur du Daily Mirror (MGN), devenant le premier membre de la famille royale à déposer ainsi à la barre d'un procès en plus de 100 ans.

Le juge, qui était également Timothy Fancourt, avait tranché en sa faveur. Il avait estimé que le piratage des boîtes vocales de célébrités était "une pratique très répandue" chez les titres du groupe MGN à la fin des années 1990. Il avait aussi précisé que la messagerie du téléphone portable du prince Harry avait été piratée "dans une modeste mesure".

La presse britannique a été secouée à la fin des années 2000 par la révélation de plusieurs scandales d'écoutes illégales.

- "Maléfique" -

Le groupe de Rupert Murdoch avait présenté des excuses en reconnaissant des pratiques illégales au News of the World, fermé précipitamment en 2011, mais démenti l'existence d'agissements similaires au Sun et nié toute tentative d'étouffer le scandale.

Depuis, quelque 1.300 plaignants ont conclu, dans différents dossiers, des règlements à l'amiable avec le groupe de médias. Ce dernier a payé selon les médias britanniques environ un milliard de livres (1,18 milliard d'euros), s'évitant ainsi jusqu'à présent tout procès.

Le frère aîné de Harry et héritier au trône, le prince William, fait partie de ceux qui ont opté pour de tels accords ces dernières années, de même que l'acteur Hugh Grant.

Ce dernier a expliqué qu'un procès lui aurait coûté dix millions de livres (11,8 millions d'euros) en frais de justice, même en cas de victoire.

La procédure judiciaire menée par Harry contre le groupe de Rupert Murdoch a été comparée en octobre par le juge Fancourt à une bataille "entre deux armées obstinées mais dotées de ressources suffisantes".

Harry avait indiqué lors d'un événement organisé par le New York Times en décembre qu'il entendait faire "rendre des comptes" aux tabloïds. Dans son autobiographie de 2023, "Le Suppléant", il avait qualifié Rupert Murdoch de "maléfique".

N.Bobellon--MC-UK